Allier savoir-faire historique et haute technologie : six fondeurs ardennais, une société d’études et la fédération de la métallurgie ont développé un réseau unique en France. Il y a plus d’un an, les PME se sont associées pour créer à Charleville-Mézières la société 3D Métal Industrie.
Que ce soit pour du matériel ferroviaire ou que ce soit pour les grilles de la Grand’Place de Bruxelles, elle produit des moules en sable grâce à l’impression additive. L’originalité ? Elles ont mutualisé un moyen de production de haute technologie, inscrivant de fait les Ardennes, ce pays de la fonderie, dans l’industrie du futur. La technologie 3D sable permet en effet d’accélérer la mise au point de moules. A l’image de ce carter avec système de refroidissement monobloc, et non plus en deux parties. Un gain de temps en amont qui évite aussi des erreurs de manipulation et de positionnement… Tout en préservant le savoir-faire traditionnel de la fonderie pour la fabrication et la finition des pièces.
La Fonte Ardennaise, les Fonderies Béroudiaux, Vignon, Nicolas, Rollinger, Rocroyenne d’aluminium ont franchi le pas de la production après trois années d’expérimentation au sein de la plateforme Platinium 3D de Charleville-Mézières. Dans la boucle aussi, le bureau d’études RM Technologies et la fédération de la métallurgie. 3D Métal Industrie s’est dotée d’un pôle d’ingénierie spécialisé et a investi 1,2 million pour l’acquisition d’une machine 3D sable.
Et maintenant de petites centrales hydrauliques
La réaction en chaine est telle qu’une deuxième société est née. Baptisée Helliogreen Technologies, elle s’est lancée dans les petites centrales hydrauliques. Elles se veulent « robustes et simples », précise Lionel Vuibert, délégué général de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie) Champagne-Ardenne. La vis est fabriquée par 3D Métal. Elle a été conçue pour s’adapter à tous types de cours d’eau. Deux premiers démonstrateurs vont entrer prochainement en activité dans des minoteries de la région. Car la priorité au développement local est vécue comme un socle, avant de viser l’export. Ces centrales sont déjà labellisées par Solar Impulse, la fondation suisse de Bertrand Piccard.