Ecologie industrielle: déchets pour les uns, ressources pour les autres

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L'équpie du Club d'écologie industrielle de l'Aube
La nouvelle présidente du Club d'écologie industrielle, la cheffe d'entreprise Laure Clerget (au centre), entourée de Grégory Lannou, directeur, Nicolas Juillet, président sortant du CEIA, Philippe Pichery et Anne-Marie Zeltz, respectivement président et vice-présidente du Département de l'Aube. Photo: CD

Depuis 2003 à Troyes, des déchets d’entreprises sont réutilisés par d’autres. Précurseur en France, le Club d’écologie industrielle de l’Aube a élaboré nombre de pratiques. Et continue d’avancer.

1200 tonnes de sable issu du lavage de betteraves réutilisées localement en remblais routiers. Les déchets des uns se transformant en ressources pour d’autres? Des exemples d’économies en matériaux neufs, en émission de gaz à effet de serre et en coûts financiers, le Club d’écologie industrielle de l’Aube (CEIA) en a… à la pelle. A l’heure où l’économie circulaire est plus que tendance, la démarche paraît évidente. Sauf que, du côté de Troyes, l’association a un sacré atout: elle a été précurseur en France. 

Fondé en 2003 sous la houlette du Département de l’Aube, le Club se finance aujourd’hui à part égale entre le public et le privé. Surtout, il a acquis une notoriété et une expertise qui lui valent en particulier de co-animer, avec son partenaire alsacien Initiatives Durables, le réseau des démarches d’écologie industrielle et territoriale du Grand Est, mis en place par l’ADEME et la Région. Autre illustration de cette dynamique: depuis 2012, le CEIA organise tous les deux ans à Troyes les Rencontres francophones de l’écologie industrielle et territoriale. Parmi les pays invités d’honneur figurent le Canada, la Suisse, le Luxembourg…

« L’enjeu est de faire venir les entreprises en toute confiance » – Laure Clerget, présidente du club

Dans l’Hexagone, on recense désormais plus de 120 démarches similaires. L’écologie industrielle, ce sont trois piliers -entreprises, territoire et environnement- surmonté d’une faîtière immatérielle mais indispensable: la confiance. “L’enjeu est de faire venir les entreprises en toute confiance pour échanger sur les ressources, puis de faire naître une synergie potentielle”, détaille Laure Clerget, directrice de la société Artemise, une usine de recyclage de déchets électriques et électroniques, et nouvelle présidente du CEIA.

En 2021, le Club a en effet franchi une nouvelle étape, incarnée par le passage de relais au monde de l’entreprise. Un souhait de son président-fondateur Nicolas Juillet. Aux côtés de collectivités et de l’enseignement supérieur, le CEIA fédère actuellement 15 entreprises dont Michelin, EDF, Veolia, la Compostière de l’Aube… Pour Laure Clerget, l’un des objectifs est d’en attirer de nouvelles. En l’occurrence, rappelle son directeur Grégory Lannou, le Club a, à son actif, des dispositifs bien rodés: guide de recommandations destinées aux praticiens du BTP, ateliers de détection de synergie interentreprises, groupes de travail sur les filières de valorisation des fenêtres bois issus de la déconstruction ou des poudres de peinture époxy, groupement d’achats d’énergies vertes, etc. Et il n’est jamais en reste d’initiatives. L’association accompagne depuis peu des dirigeants dans l’organisation de “vides-entreprises”, histoire de donner une seconde vie aux ressources (matières, équipements, invendus…) inutilisées.