La plus grande chaufferie à bas carbone du Grand Est

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Chantier du futur générateur utilisant du bois de récupération
A la chaufferie urbaine de Reims, le futur générateur utilisant du bois de récupération est construit sur l'ex-dépôt de charbon.

La communauté urbaine du Grand Reims construit le premier grand réseau de chaleur à atteindre les 90% d’énergie renouvelable et de récupération. Grâce à l’utilisation supplémentaire de bois provenant de chantiers et de commerces proches.

Tout un symbole: c’est à l’endroit où était jusqu’à présent entreposé le charbon de la chaufferie urbaine du Grand Reims que s’élèvera le générateur utilisant du bois de reconversion. En clair, du bois faiblement traité issu des déchets d’ameublement, de commerces et de chantiers. A l’automne 2022, dans le quartier Croix-Rouge de Reims, entrera en fonction la plus grande chaufferie à bas carbone du Grand Est, l’une des plus importantes de France aussi. Elle contribuera non seulement à alimenter mais aussi à étendre le réseau de chauffage urbain de l’agglomération rémoise. Décryptage en quelques chiffres et mots-clefs.

90% d’énergie renouvelable.

“Le réseau du Grand Reims deviendra le premier réseau d’envergure en France à atteindre la barre des 90% d’énergie renouvelable et de récupération”. Le propos est signé de Yann Rolland, directeur général d’ENGIE Solutions, partenaire du Grand Reims pour cette opération. Les émissions de gaz à effet de serre (CO2) devraient être divisées par six d’ici l’automne 2022, date prévue de la mise en service. C’est l’intégration de bois de récupération, collecté pour moitié dans un rayon de 50km, qui permet cette montée en puissance. Jusqu’à présent, la part d’énergie renouvelable (grâce en particulier à l’incinération de déchets et aux résidus d’exploitations forestières) était de 60% dans le réseau de chauffage urbain.

20 000 équivalent-logements.

La chaleur représente plus de 40% des consommations finales d’énergie en France, loin devant les transports et l’industrie. Aujourd’hui, seuls 20% de cette chaleur proviennent de sources renouvelables ou de récupération. Qui plus est, les réseaux de chauffage urbain ne contribuent que pour une toute petite partie à la fourniture de chaleur dans l’Hexagone. D’où l’autre grand intérêt du projet initié par la communauté urbaine du Grand Reims: il s’accompagne de l’extension du réseau du chauffage urbain. La filiale locale de l’énergéticien fournit actuellement en chauffage et eau chaude sanitaire 17 000 équivalent-logements (une unité de mesure de la quantité d’énergie qui correspond grosso modo à trois logements-foyers). Ce mix énergétique renforcé va lui permettre de monter à 20 000 équivalent-logements. Le chantier est mené en liaison avec le bailleur social Plurial Novilia (Action Logement) et concernera le quartier des Châtillons à Reims (logements collectifs, maison de quartier, écoles, équipements sportifs, etc.).

Coûts maîtrisés.

Détail qui n’en est pas un en termes de pouvoir d’achat: les abonnés du réseau de chaleur du Grand Reims bénéficient de la garantie d’un prix de la chaleur maîtrisé et d’une TVA réduite.

Neutralité carbone.

“Les collectivités en général ont une responsabilité directe sur 15% des émissions de gaz à effet de serre à travers leurs compétences. Notre capacité d’action est du même ordre, voire supérieure si nous parvenons à sensibiliser, entraîner, mobiliser tous les habitants”, contextualise Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims. La communauté urbaine s’est engagée à devenir “un territoire référent” en matière de neutralité carbone. L’Europe a fixé pour horizon 2050.

Plus de 21 millions d’euros.

Le chantier du générateur utilisant le bois de récupération a débuté en septembre 2021 pour une mise en service avant l’hiver 2022. Son coût, hors taxe, avoisine les 20 millions d’euros auxquels s’ajoute l’extension du réseau de chaleur (1,65 millions HT en partenariat avec le bailleur Plurial Novilia). L’opération, portée par la communauté urbaine, la Ville de Reims et Engie Solutions, bénéficie du soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (ADEME) et du fonds européen FEDER à hauteur de quelque 9 millions d’euros.