“Quand on compare le rapport Sauvé avec l’enquête en population générale que la commission Sauvé a commise, on s’aperçoit que les abus sexuels sur mineurs, en population générale, sont très majoritairement de type hétérosexuel et concernent souvent des jeunes filles de 14 à 17 ans. Alors que dans l’Eglise, les abus sexuels sont de type homosexuel et concernent surtout des garçons de 10 à 13 ans”. Une “inversion des proportions” très peu soulignée, a relevé Guillaume Cuchet, historien spécialiste des religions au cours de l’émission Répliques sur France Culture du 9 octobre dernier. Et cela, a-t-il poursuivi, “pour des raisons que l’on imagine assez aisément parce que cela force à penser au fond, dans l’Eglise, le rapport entre cette homosexualité prévalente parmi les clercs et le type d’abus sexuels qui prévaut aussi dans l’Eglise”. Afin que les choses soient claires, précise le professeur d’histoire contemporaine, “on ne va pas mélanger, comme on l’a fait autrefois, pédophilie et homosexualité. Mais il y a une corrélation, dans l’Eglise, entre ces deux phénomènes qui pose question”.
Aujourd’hui, constate Guillaume Cuchet, l’onde de choc des révélations de la Commission indépendante des abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), dit rapport Sauvé, recouvre encore les questions de fond. Ceci étant, “quand le temps viendra d’affiner un peu le diagnostic”, un certain nombre de points devront être abordés, comme “le rôle du célibat ecclesiastique”.